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ASEMES dans le Jeudi – “Un coaching qui tombe à pic”

Un coaching qui tombe à pic

La création de l’Académie de soutien aux études médicales supérieures (Asemes), une opportunité professionnelle autant qu’une aventure humaine

Avec 37 admis sur 110 postulants, le passage de la première à la deuxième année de médecine pour les étudiants de l’Uni, comme pour leurs camarades européens, ressemble à tout sauf à une visite de routine. Jean-Baptiste Rosselet et Hugo Tamburini, cofondateurs de l’Asemes, l’ont bien compris et ont donc mis sur pied la première «prépa» en médecine du Grand-Duché.
Animés par l’idée d’être utiles, ces deux complices de longue date ont fréquenté, il y a quelques années, les bancs de la faculté de médecine de Nancy.

C’est pourtant à Luxembourg, en marge de leur pratique rugbystique, que germera l’idée de créer leur entreprise. «Nous discutions de nos trajectoires universitaires avec deux étudiantes luxembourgeoises quand ces dernières nous ont fait remarquer qu’à leur grand regret, en première année de médecine à l’Uni, elles révisaient individuellement, sans prépa, puisqu’il n’en existait pas au Luxembourg, en sollicitant tant bien que mal tel ancien prof de lycée pour bosser une matière en particulier. Pas l’idéal», commente Hugo Tamburini, qui sait précisément de quoi il parle.

On me disait de vendre quand moi je voulais soigner.

Fils et petit frère de médecins, il a lui-même fréquenté ces structures privées de coaching où se précipitent d’ailleurs les trois quarts des étudiants en médecine inscrits dans les facultés françaises. «C’est indispensable. Je n’aurais jamais pu passer en deuxième année sans cette aide», confie-t-il. «Ça a failli être pareil pour moi», indique Jean-Baptiste Rosselet, qui échouera à six petites places du contingent fixé par l’impitoyable numerus clausus. Flanqué d’un master en gestion, ce dernier s’est bien rattrapé et n’a jamais perdu le contact avec son compère, devenu pharmacien, mais un peu désenchanté. «Je croyais m’accomplir dans cette discipline, mais le côté business qui s’est répandu dans le secteur, en France en tout cas, m’a déçu. On me disait de vendre quand moi je voulais soigner, alors quand mon boss m’a proposé une formation commerciale, j’ai compris qu’il fallait passer à autre chose.»

Et cette autre chose, grâce aux deux amies luxembourgeoises, est apparue comme une évidence. Forts de leurs formations respectives et de leurs économies, les deux Longoviciens effectuent le court trajet vers le campus de Belval et trouvent, à un jet de pierre des bancs de la fac, le local idoine pour lancer leur start-up. Ils ont une vision précise de ce qui serait efficace, mais n’oublient pas de l’adapter «aux exigences particulières du cursus luxembourgeois», précise Jean-Baptiste Rosselet. La structure prend vite forme.
Deux heures de cours de soutien ainsi que deux heures d’entraînement aux examens sur un rythme hebdomadaire reprenant toutes les matières qui feront l’objet d’un examen. Ils s’appuient pour cela sur une équipe d’intervenants – médecins, pharmaciens, biologistes… et même un kinésiologue – qui leur donne entière satisfaction.

Ces derniers, au nombre de trois à la rentrée, se sont retrouvés à quinze quelques semaines plus tard. «La magie du bouche-à-oreille au tout début, puis nos interventions dans les lycées et nos participations aux réunions d’orientation ont fait connaître notre académie et les avantages à en tirer», se réjouissent les deux complices. L’offre classique – 220 heures de cours à l’année pour 4.900 euros – s’agrémente d’un suivi et d’une disponibilité appréciables. «Notre porte est toujours ouverte pour un conseil, une explication ou une écoute», précise Hugo Tamburini, qui garde un souvenir prégnant des pics de stress qui précèdent les examens.
Et ces examens, ou plus précisément leur «verdict», c’est précisément ce qu’attendent les cofondateurs de l’Asemes pour donner encore plus de crédit à leur structure. «Notre réputation passe d’abord par la réussite de nos étudiants. Nous y croyons d’autant plus que les résultats du premier semestre ont été prometteurs», dévoilent-ils sans plus de détails.
En attendant la prochaine rentrée académique, l’Asemes compte s’investir davantage encore pour promouvoir les métiers de la santé au Luxembourg, tout en enrichissant son offre «pour que les vocations se réalisent».

Source : Le Jeudi